Rapport visite de travail La Haye

 

 

Le 9 mars dernier, le Vice-Premier Ministre Kris Peeters s’est rendu à La Haye pour une visite de travail dans le cadre du projet ‘Travail faisable’. Précédemment, le Vice-Premier Ministre avait déjà visité l’Autriche, le Danemark et la Suède dans ce contexte.

Les Pays-Bas jouissent d’une grande expérience en matière de flexibilisation du marché du travail. Le Vice-Premier Ministre Peeters était désireux d’apprendre comment les Pays-Bas évaluaient le nombre croissant d’Indépendants sans personnel (‘Zelfstandigen Zonder Personeel’). La riche expérience des Pays-Bas avec l’e-commerce et le projet ‘Employabilité durable’ étaient également à l’ordre du jour.

Le programme débuta par un petit déjeuner de travail avec des hauts dirigeants de l’industrie néerlandaise. Ensuite, Kris Peeters eut successivement un entretien avec le Vice-Premier Ministre néerlandais Asscher et le Ministre des Affaires économiques néerlandais Kamp, un déjeuner avec les partenaires sociaux et des académiciens sur ‘l’Employabilité durable’ et une visite à un établissement du commerce de gros en alimentaire Sligro.

Le petit déjeuner en la résidence avec Jan Kees De Jager (CFO KPN et ancien secrétaire d’Etat aux Finances), Daniel Ropers (CEO bol.com), Diederik van Wassenaer (Global Head Regulatory & Int. Affairs ING) et nos deux compatriotes Benoît Ortegat (CEO Total Pays-Bas et conseiller en diplomatie économique) et Ivo Vliegen (CFO Hema) donna lieu à une discussion intéressante sur l’état actuel de l’économie, les opportunités en Belgique et aux Pays-Bas et les évolutions dans les différents secteurs. Constatation à faire: manifestement, le retard que la Belgique a sur les Pays-Bas en matière de développements dans divers secteurs dont l’e-commerce ne doit pas nécessairement être un inconvénient, au contraire, c’est même une opportunité.

 

 

Le Ministre Lodewijk Asscher, Vice-Premier Ministre, mais aussi Ministre des Affaires sociales, parlait de ‘Travail faisable’, et du projet ‘Employabilité durable’. Là où, chez nous, le Travail faisable et maniable veut parvenir à une modernisation plus rapide du marché du travail par le biais d’initiatives légales, aux Pays-Bas, il s’agit avant tout de sensibiliser les employeurs et les travailleurs. Le site web ‘duurzameinzetbaarheid.nl’ en est le principal moteur. Nous avons constaté que la responsabilisation des employeurs est essentielle à la réduction concrète du nombre de malades de longue durée. L’obligation, dans le chef de l’employeur, de continuer à payer le salaire pendant deux ans en cas de maladie constitue une différence marquée par rapport à la situation belge. Le Ministre Asscher  a reconnu que la politique est très réussie au niveau macroéconomique, mais que de nombreuses PME ont des problèmes avec cette garantie salariale. Le nouveau droit du licenciement, en vigueur depuis huit mois et exigeant que tout licenciement soit soumis au tribunal, pèse également lourdement sur les petites entreprises. Voilà pourquoi la politique néerlandaise, avec l’aide des organisations d’employeurs,  est davantage axée sur le soutien des PME. La politique repose sur les investissements dans une relation directe entre employeur et travailleur en vue d’une amélioration de l’organisation du travail et d’une réduction du stress. On peut, de cette manière, prévenir l’absentéisme au travail, mais le véritable profit réside dans une croissance de la productivité.

Le Président du ‘Sociaal Economische Raad’ (‘Conseil social et économique) (SER),  Mariëtte Hamer, le chef de file des employeurs Hans de Boer (VNO-NCW), le vice-président du syndicat FNV Catelene Passchier, le directeur du Bureau du Plan socio-culturel (‘Sociaal Cultureel Planbureau’) Kim Putters et l’expert Travail du Bureau central du Plan (‘Centraal Planbureau’) Daniel van Vuuren se sont penchés sur le thème travail faisable/maniable. Tout le monde était d’accord pour dire que le marché du travail était sur le point de subir des modifications importantes, mais il subsiste des divergences d’opinion majeures quant à la manière dont la politique définit les priorités. Le Conseil social et économique et le Bureau du Plan socio-culturel plaident en faveur d’un dépassement des problèmes distincts relatifs au marché du travail. Il veulent réduire le penser collectif et sectoriel, davantage de travail sur mesure et un rôle pour l’enseignement. Chez les syndicats aussi, il est de plus en plus admis que les cadres collectifs doivent être adaptés et doivent évoluer vers une défense d’intérêts plus individuelle. Le terme belge ‘maniabilité’ a en tout cas été accueilli avec enthousiasme comme une approche dans la recherche de nouvelles sécurités pour les travailleurs.

 

 

Visite à l’entreprise Sligro

 

 

Le commerce de gros en alimentaire du Brabant Sligro (chiffre d’affaires : 2,7 milliards d’euros) est connu comme un employeur qui attache une grande valeur à l’employabilité durable. L’âge moyen des 10.000 collaborateurs est supérieur à 40 ans et, en moyenne, les travailleurs y ont 13 années de service, ce qui est plutôt exceptionnel pour ce secteur. Grâce à un encadrement intensif, une formation interne et un accompagnement physiologique sur le lieu du travail, ces professionnels sont motivés à rester plus longtemps dans l’entreprise. Le travail de faible qualité existe toujours, mais se fait de plus en plus rare. La rotation des tâches a ses limites et le véritable test pour faire travailler tout le monde jusqu’à 67 ans doit encore avoir lieu. En raison de la suppression progressive des entreprises de travail adapté, un autre défi aux Pays-Bas réside dans l’intégration des travailleurs handicapés. Les cadres moyens disparaissent en tant que catégorie d’emploi : l’évolution vers une organisation autonome est évidente.
En février 2016, Sligro a repris JAVA Foodservice à Rotselaar et, dans ce contexte, le CEO Koen Slippens a annoncé que Sligro comptait ouvrir son premier établissement belge à Anvers début 2017, ce qui pourrait créer 80 nouveaux emplois.